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L'art de vivre d'un homme d'art

Publié le 1 Février 2009.
par Michel Joanny-Furtin

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François Boucher, peintre et décorateur

Au 17e siècle, François Boucher était le peintre de Louis XV. Est-ce le même ou l'un de ces descendants ? François Boucher vit et peint à Outremont. Il grave, il estampe, il décore aussi.
Rencontre avec un homme peu ordinaire.

François Boucher ,

peint depuis qu'il sait marcher, ou presque. Il a pourtant suivi un parcours – parallèle? - en sciences sociales au Cégep Ahuntsic, en marketing à l'UQÀM et en histoire de l'art à McGill. Il aura étudié la décoration intérieure à l'atelier du peintre C.-E. Perras, et l'art de la sérigraphie à l'atelier Graff et l'Atelier circulaire, avant d'aller s'installer à New York et dans les Hamptons pendant sept ans pour y parfaire et développer ses approches artistiques, notamment à l'Art Student League et la Society of Illustrators of New York.

Parce qu'elles sont multiples. François Boucher est passé de l'hyperréalisme au portrait comme de l'abstrait au figuratif se laissant porter par l'intuitivité de ses explorations créatives, qu'il s'agisse de canevas, d'aquarelle ou de médias mixtes. «Comme un hommage, je veux faire ressortir la beauté, la luminosité des choses», explique l'artiste.

Né à Villeray, il y a une cinquantaine d'années, François Boucher est pourtant un homme sans âge qui navigue dans les styles et les techniques avec autant d'aisance qu'entre un cocktail mondain et une pizzeria de quartier. L'importance des choses semble ailleurs pour François Boucher. Il suit d'abord ses passions puis laisse l'univers équilibrer les choses. «Je vis de mon art, ce qui est très différent de vivre pour son art». «Je fais 50 à 100 tableaux en moyenne par an, ce qui est très peu.» Cet artiste d'Outremont est reconnu - et bien vendu- dans une dizaine de pays sur les cinq continents. «Mes premiers tableaux se vendaient entre 250$ et 500$ au début des années 90. Ils atteignent désormais 10 000$.»

Retour de New York

Là-bas, chez nos voisins du sud, il a rencontré le gratin artistique et culturel newyorkais, en vendant ces toiles à des chefs d'entreprise, des corporations et des vedettes de cinéma, des acheteurs souvent rencontrés lors de ventes de charité.

Activité très courue dans ces milieux, il s'y prêtait avec enthousiasme. «L'art doit avoir une cause sociale», pense cet éducateur de formation qui a finalement suivi d'autres cheminements.

De ce séjour à New York et dans les Hamptons, il en parle sans regrets ni amertume, de cette période comme une aventure foisonnante, riche, et un bel album de souvenirs aussi pittoresques qu'atypiques. «Toutes les nations y sont représentées, y vivre oblige à une réelle ouverture d'esprit qui vous ouvre bien des réseaux», relate François. «Mais les attentas du 11 septembre 2001 ont littéralement bloqué le développement artistique de New York. Ce rayonnement se fait désormais en Californie».

Revenu à Outremont en 2002, François Boucher est passé à autre chose, renouant entre autres avec ses premières amours de décorateur. Sa peinture a évoluée, ses thèmes aussi: les jardins aménagés comme des salons, les salles d'opéra et leurs loges à l'italienne, les anges et leur protection, et… des scènes d'Outremont. Une entrée, un portail, un frontispice, une galerie, quelques pots de fleurs et une chaise berçante tout ce qui fait le charme des façades d'Outremont. Cette collection a su trouvé son public et on le sollicite déjà pour d'autres «scènes de Montréal».

D'autres lieux d'expositions

«Le prix d'une œuvre n'est pas forcément une garantie de réussite de l'artiste. Le travail du galeriste compte beaucoup dans la carrière d'un artiste et sa reconnaissance», dit-il en parlant Michaël Millman de la Galerie West'End, la plus ancienne galerie de Montréal, spécialisé pourtant dans les classiques canadiens, mais qui lui avait fait une belle place dans sa collection il y a quelques années.

Mais les galeries ne sont pas les seuls lieux où François s'expose. Plusieurs restaurants et boutiques ont déjà agrémenté leurs murs de ses œuvres. «Le restaurant permet la rencontre entre un artiste et le grand public, moins habitué des galeries. Assis, il prend le temps d'apprécier l'oeuvre dans une activité plus quotidienne. L'amateur d'art, même s'il est néophyte, a le temps, sans pression aucune, de se faire une opinion sur le tableau et l'artiste. De plus, cela lui coutera moins cher et nous, les artistes, sommes toujours ouverts aux paiements à tempérament.» Il devrait bientôt exposer une nouvelle série de tableaux au Dinner's sur Saint-Denis. «M. Noiseux le propriétaire est un de mes anciens clients en décoration», précise l'artiste.

Pensons Saint Valentin

Les ventes de charité semblent reprendre une place conséquente dans l'agenda de François Boucher, puisqu'il participera via ses œuvres à des encans au bénéfice de la Fondation du Dr Julien, la Fondation Maurice Bertrand contre le cancer, celle du Père Lindsay, etc.

«Ce sera une belle occasion de se faire plaisir à l'œil et à l'âme. Et je suis en pourparlers avec la Fondation du CHUM…»

Une autre manière de faire plaisir aussi à son budget selon lui: «La bourse est à terre, l'immobilier est à terre. Acheter un tableau est très bon placement, surtout en ce moment», affirme François Boucher. «Toutefois acheter sur un coup de cœur reste le meilleur placement, et pour la vie et les générations futures.» Une œuvre peinte, un tableau d'un artiste réputé… À l'approche de la Saint-Valentin, voilà bien une excellente idée-cadeau!

François Boucher, artiste-peintre, 514 277-4503

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